Privé de son lieu et de ses principales sources de financement, Mix’Art Myrys n’entend pourtant pas être sacrifié au profit des politiques urbaines de gentrification et de la pression foncière. Samedi 16 octobre, Mix’Art Myrys, d’ici-là, ouvre son espace extérieur avec des artistes, des auteurs, des autrices, des faiseuses et faiseurs de friches et de communs, pour penser et faire résonner ces espaces où habiter la ville, où défier la crise démocratique, sociale, climatique, où résister.

Depuis janvier 2021, vous avez suivi les réponses et actions du Collectif, les soutiens des plus prestigieux aux plus divers, face à la fermeture administrative orchestrée par la Ville de Toulouse et Toulouse Métropole à notre encontre. En début d’été nous avons mis en demeure Toulouse Métropole de réaliser les travaux de mise en sécurité auxquels elle s’était engagée, et ce avant contentieux.

Nous vous invitons ce samedi 16 octobre 2021 à partir de 17h pour une conférence de presse / annonces publiques. Nous avons des nouvelles de haute importance à partager avec vous et qui nous paraissent largement attendues!

A l’occasion de ce premier Mix’Art Myrys, d’ici-là, aura lieu :

  • une rencontre : “Histoire(s) de friches, Présent des Commun(s)”, avec Fazette BORDAGE (initiatrice du Confort Moderne à Poitiers et de Mains D’Œuvres à Saint-Ouen), Fabrice LEXTRAIT, rédacteur du rapport “Friches, laboratoires, squat, projets pluridisciplinaires…: une nouvelle époque de l’action culturelle” (2001), Frédéric Sultan, coordinateur de Remix the Commons et auteur de la tribune “Pour un pacte social et écologique fondé sur les communs” avec Michel Bauwens, fondateur de la P2P Fundation. (AOC). 
  • le vernissage de l’exposition du collectif  Les Côpeintres. 
  • Un repas partagé, avec les Amaps et groupements d’achats de produits en circuits courts accueillis à Mix’Art Myrys. 
  • Un documentaire radiophonique, portrait de lieu, sur Mix’Art, de la série Memento du centre de ressources Artfactories/autresparts (https://autresparts.org/)
  • Et pour clore ce premier D’ici-là un dj set/performance d’Esther et Elvire, dans le cadre du projet initié en collaboration par Esther, Lucia Soto/Cie Rebish et plusieurs formations d’artistes chorégraphiques/circassiens/comédiens à Toulouse (https://www.facebook.com/estheranshelm / https://luciasoto.org/)

Pour vous accueillir, nous ouvrons un interstice à la fermeture administrative via le parking 12, rue Ferdinand Lassalle 31200 Toulouse.

On vous espère nombreuses et nombreux.

Accès : — Dans le respect des normes sanitaires —

Quartier Ponts-Jumeaux – Boulevard de Suisse

En métro ligne B arrêt “Canal du Midi”
En Bus n°15 arrêt “Lassalle”
Station Vélooze à 200 mètres, boulevard de Suisse.
Pour les marins bretons : 42°37’05” N – 1°25’12” E

Dans le détail

LES CÔPEINTRES – Rencontre de l’artiste Côme Calmette et d’un graffeur sur la façade de Mix’Art Myrys

https://comecalmettes.wordpress.com/

Victuailles picturales

Askip faut être présentable ,
Ou bien te présenter

     Parce que autant j’entends d’avoir faim sans fin, mais si ils se donnent pas ils manqueront zones sales et pire ça leur fait pas rire

Pourtant c’est la même depuis que les hommes parlent

Trop dur la réponse,  ça bivouac comme ton corps sur surface, en flottaison pour la plupart

C’est crade mais reste calme

mais pas radin !

Certainement trop généreux pour des gens qui veulent pas lire, qu’en palissent

Accouche en parti pour la frime comme ceux qui gèrent les manettes sans fils

Ça parle patoi mais pas à toi  même si parfois tu y crois

Répètent des textures

Même des bouts qui panse les foules ?

Censé courir dans ces fous rires

Dialogue de fous, parles en, je détourne.
Parce que la c’est floutaise et moultes checks

Bon bah rien qu’on voulait donner un message sans fin, c’est pas sans fond, que le regard s’enfonce
Que les débats spontanés fleurissent nos fêtes
Rester à part, prendre la voile

Comme naissance d’un pot de fleurs.

Pas en veille, que en braille a l’envers
Ils donnent pattes ca déçoit, leurs desserts

Font pas ça chez moi…
D’où vient le sens dépend de ce que t’entend par la sans blagues
Derapent, descendent d’un étage

Pignole et fignole sont sur l’échafaud

Que les yeux crissent en discordent, tout lisse que j’en rigole

Mais du coup abstrait ou pâté ?

T’as mieux a faire ?

Rencontre Histoire(s) de friches / Présent des Commun(s)

En 2001 le secrétaire d’Etat au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, Michel Duffour, commandait à Fabrice Lextrait un rapport sur l’émergence de nouveaux modes d’interventions artistiques, issus souvent de la culture squat, s’emparant des délaissés urbains, dépassant les frontières disciplinaires de la création, articulant art, territoire, société (« Friches, laboratoires, squats, projets pluridisciplinaires… : une nouvelle époque de l’action culturelle »). 20 ans après, si le rapport Lextrait fait encore référence, le contexte a changé, c’est l’explosion des tiers-lieux, des occupations transitoires, au risque de la grande récupération par les lois du marché.

On a pourtant toujours autant besoin (plus que jamais ?) de penser et d’activer l’articulation public/privé/intimité, l’agir collectif et l’espace politique, par l’entremise des lieux et du geste artistiques. La pensée des communs permet aujourd’hui d’appréhender ces enjeux à la fois d’un point de vue social, politique et juridique.

3 invités pour relier l’histoire des friches et l’actualité des communs :

Fazette Bordage est fondatrice du Confort Moderne à Poitiers, première “friche culturelle” en France au milieu des années 80. En 2001, elle a créé Mains d’Oeuvres à Saint-Ouen, le réseau TransEuropHalles et la plateforme de ressources internationales Art Factories (consacrée aux lieux d’arts et de culture nés d’initiatives de la société civile et réhabilitant pour la plupart des espaces en friche).

En 2012, Fazette Bordage a rejoint la ville du Havre, pour la mise en place d’une dynamique innovante de “co-création” de projets et d’actions entre la municipalité, les artistes et acteurs culturels du territoire.

Fazette Bordage a été experte associée à la mise en place du projet culturel de la Société du Grand Paris.

Fabrice Lextrait, impliqué dans la friche La Belle de Mai depuis 1990, est aujourd’hui l’un des actionnaires de la société coopérative qui la coordonne. Auteur en 2001 du rapport Friches, laboratoires, fabriques, squats, projets pluridisciplinaires… une nouvelle époque de l’action cutlurelle, pour Michel Duffour, secrétaire d’État au Patrimoine et à la Décentralisation culturelle, il a organisé l’année suivante pour ce dernier, avec Marie-Pierre Bouchaudy, un rassemblement autour de ce que l’on a nommé les « nouveaux territoires de l’art », que l’Institut des Villes a développé pendant quelques années en interministérialité sous la houlette de Claude Renard.

De 2002 à 2012, il a assumé la coordination de nombreux projets culturels conçus par Jean Nouvel, en tant que directeur général adjoint. Aujourd’hui, il développe des études sur plusieurs sites de développement urbain en matière culturelle et artistique. Il est président des Grandes Tables, implantées à la friche La Belle de Mai et au théâtre La Criée à Marseille ainsi qu’au Channel à Calais, comme un service aux publics et aux populations des villes.

Frédéric Sultan, Coordinateur du collectif Remix the commons. Frédéric Sultan est un militant d’éducation populaire engagé dans le mouvement des communs depuis le début des années 2000. Passionné d’éducation et de transformation sociale, il a exercé son activité dans le domaine de la culture scientifique et technique en Seine Saint Denis avec F93 Atelier des sciences pendant les années 90, puis dans celui de la culture numérique au sein de l’association VECAM.

En 2009, il participe avec Alain Ambrosi à la fondation du collectif Remix the commons pour contribuer à l’émergence de la culture des communs à travers le développement d’outils pour agir, apprendre et s’organiser en commun. Frédéric Sultan fait connaître le dessous des mécanismes juridiques des communs avec l’Atlas des Chartes des Communs Urbains et coordonne le site web politiquesdescommuns.cc. Il propose une définition du terme Commoner dans le Dictionnaire des biens communs (La découverte 2019).

À partir de 2015, il participe au lancement de l’Assemblée Européenne des Communs (ECA) pour doter le mouvement européen d’une arène politique et défendre et promouvoir les communs en Europe.

La rencontre est animée par Jules Desgoutte, co-coordinateur d’ArtFactories/AutresParts (https://autresparts.org/)