Toulouse Métropole et la Ville de Toulouse coupent les subventions, ferment le lieu et interrompent les discussions du jour au lendemain.

Les négociations avec Toulouse Métropole se déroulent depuis 15 ans.
En 2012, un scénario crédible de lieu pérenne est voté par le conseil métropolitain mais sera remis en cause par la nouvelle majorité en 2015.
En 2018, la Métropole devient propriétaire du lieu occupé par le collectif et des travaux de mise en conformité sont étudiés pour accéder à une légalité pleine et entière. 

Aujourd’hui et sans avertissement, Toulouse Métropole et la Ville de Toulouse coupent les subventions, ferment le lieu et interrompent les discussions du jour au lendemain .

Comment ne pas voir un déni de démocratie alors qu’en 2018 était voté au sein du Conseil Métropolitain cet achat du lieu pour y réaliser des travaux de mise en conformité pour Mix’Art Myrys ? Vote qui fait suite à une liste déjà longue de promesses, de votes et de délibérations, balayés les uns après les autres.
Comment ne pas y voir une confiscation de l’action publique aux citoyens, quand des élu.e.s agissent en croyant n’avoir aucun compte à rendre ?
Comment ne pas voir, une nouvelle fois dans la crise sanitaire actuelle, un terrible effet d’aubaine pour la mise en œuvre d’une politique, drapée dans les textes de lois, qui impose une vision unique de l’avenir des toulousain.e.s et une gestion autoritaire de la vie de la Cité, refusant aux citoyens leur capacité à être de réels interlocuteurs, à être les véritables acteurs de cette cité ?
Comment ne pas voir, enfin, un affront à la liberté d’opinion, à la liberté d’expression quand, depuis 26 ans, le collectif prône une approche alternative des expressions artistiques, une ouverture au plus grand nombre comme principal vecteur d’une pensée critique en acte, ferment de notre démocratie ; quand le collectif s’engage auprès des Motivé.e.s en 2001, auprès de la liste Archipel Citoyen en 2020 ; quand le collectif constitue un lieu d’accueil pour de nombreux mouvements sociaux (Occupy Toulouse, Gilets jaunes…) ?

Aujourd’hui, sous couvert de la loi et de la sécurité des personnes, ce lieu-projet est balayé d’un revers de main par Toulouse Métropole et la Ville de Toulouse. Sans considération aucune pour les 300 artistes accueillis chaque année en création ou diffusion, sans considération pour les 23 000 spectateurs annuels, les 30 000 abonnés sur les réseaux sociaux, sans considération pour l’écosystème – tout à la fois artistique, culturel et économique – ébranlé par la disparition d’un de ses acteurs.

Mix’Art Myrys (Toulouse), collectif d’artistes autogéré, engagé depuis 26 ans sur le terrain de l’expérimentation artistique, culturelle, sociale et sociétale, est identifié comme Nouveau Territoire de l’Art depuis le rapport Lextrait de 2001. Il est reconnu d’intérêt métropolitain à ce titre depuis 2003. Il est ou a été soutenu financièrement régulièrement ou ponctuellement par La DRAC Occitanie, la Région Occitanie, le Département de la Haute-Garonne, Toulouse Métropole, la Ville de Toulouse, le CNC-Dicréam. Il est actif depuis toujours au sein des réseaux du champ culturel, des lieux intermédiaires et indépendants, des lieux portés par les artistes, autour des notions de Droits culturels et de CommunS, autour des relations Art-Territoire-Société (ArtFactories/AutresParts, CNLII, FRAAP…)