1995 : début de l’aventure
En 1995, l’aventure du collectif commence avec l’occupation des anciennes usines de chaussures Myrys dans le quartier St Cyprien-Patte d’Oie.
Un ensemble éclectique de personnes, constitué d’artistes, de sans papiers, de sans abris, des trois à la fois, investit cet espace, pour créer, survivre, se rencontrer, inventer…
Cette marmite bouillonnante a fonctionné pendant deux ans de façon informelle autour du geste artistique et sa monstration, sous l’égide du système D et des solidarités du quotidien, expérimentant de fait un principe d’autogestion, principe de démocratie en prise directe avec le « faire ensemble».
1997, l’association Mix’art Myrys est créée. Fort de ces deux années d’expérimentation artistique et humaine, le projet-lieu s’est imposé de manière évidente :
Générer un espace de création, de rencontres, de frottements entre artistes, professionnels et non, toutes disciplines et tous univers confondus, entre artistes et publics, entre publicS.
Un espace avant tout dédié à l’acte artistique comme vecteur de questionnements, de transformation sociétale.
La pertinence du projet et de sa mise en œuvre a valu au collectif d’être cité comme l’un des exemples de la démarche des « Nouveaux Territoires de l’Art* » dans le rapport ministériel élaboré par Fabrice Lextrait (ancien administrateur de la Friche de la Belle de Mai à Marseille) pour Michel Duffour, secrétaire d’Etat au patrimoine et à la décentralisation culturelle du gouvernement Jospin, en 2001.
2005 : 1ere convention avec les institutions
Les anciennes usines Myrys étant vouées à destruction, le collectif a fait valoir la nécessité d’un tel lieu-projet au travers de plusieurs occupations «illégales et légitimes». N’ayant pas de réponse lorsque le lieu est vendu en janvier 2001, Mix’Art occupe l’Ancienne Préfecture au centre ville de Toulouse. Les projets artistiques et les événements se multiplient. Mix’Art Myrys devient l’un des lieux les plus fréquentés de Toulouse si bien qu’en 2005, le collectif et les pouvoirs publics se mettent d’accord pour une solution de relogement au 12 rue Ferdinand Lassalle.
C’est à cette occasion que le collectif signe une première convention d’objectif pluripartites avec l’ensemble de ses partenaires institutionnels, affirmant une volonté de co-construction partagée, de réciprocité nécessaire.
« La DRAC, la Région Midi-Pyrénées, le Département de la Haute-Garonne et l’Agglomération du Grand Toulouse prennent des risques avec nous, nous prenons des risques avec eux. »
Depuis 2005, les espaces de création ne désemplissent pas et la fréquentation publique ne cesse d’augmenter. Mix’Art, malgré ses faibles moyens de coproduction, favorisera l’émergence de nouveaux champs d’investigation artistique.
Cela a été le cas par exemple pour des frottements singuliers, entre artistes, habitants, territoires, avec les projets artistiques de territoire «Rencontres Fortuites», entre hackers et artistes autour des nouvelles technologies, entre culture Hip Hop et Street Art…
De ce foisonnement émergeront des entités et projets artistiques devenus incontournables.
2015 : la nouvelle majorité remet en cause un projet viable
Accompagné par les collectivités territoriales, le collectif travaille à faire correspondre son projet atypique aux normes légales, sans en modifier le fond, et accueille plus d’une centaine d’équipes artistiques chaque année, toutes disciplines et tous niveaux de professionnalisation ou de maturité artistique confondus.
Le lieu appartenant à un propriétaire privé, à moins de raser pour reconstruire, il n’était pas possible d’en faire un lieu aux normes pour accueillir le projet Mix’Art Myrys dans son intégrité et de façon pérenne. Il apparaît donc peu pertinent de le racheter au vue des exigences financières des propriétaires.
Depuis 2009, le collectif et les pouvoirs publics ont acté qu’il fallait trouver une solution de relogement et de pleine légalisation du projet.
En 2011, Toulouse Métropole a pris l’engagement de réhabiliter une partie de la halle 121 des anciennes Cartoucheries, allée de Grande-Bretagne, pour y relocaliser le collectif.
2012 : Projet de convention pluriannuelle d’objectif avec la DRAC Midi-Pyrénées à hauteur de 75 000€, avec la bénédiction du Ministre de l’époque, à savoir Frédéric Mitterrand. Toulouse Métropole refusera finalement de rentrer dans une convention multipartite avec la Drac ce qui met fin au projet de convention.
En décembre 2012, Toulouse Métropole vote néanmoins un budget de 9 M d’euros HT pour la relocalisation du projet à partir du pré-programme établi par le collectif et amendé par la Collectivité chef de file.
Le processus, auquel Mix’Art est étroitement et activement associé et en tant qu’usager, se poursuit avec un objectif de déménagement courant 2016 .
2015 : Suite au changement de majorité, Toulouse Métropole et son président dénonce le projet de déménagement aux Cartoucheries pour des raisons budgétaires. M. moudenc sera pourtant présent au 20 ans du collectif sur le site hors normes.
2017 : Etude de faisabilité missionnée par la ville de Toulouse. L’étude fait valoir un chiffrage des différents scénarios allant de 6,5 Millions € HT à 8,75 Millions € HT.
Mix’Art a alors toujours dit que le projet pouvait être en deçà de ce chiffrage si un travail en intelligence avec Toulouse Métropole se mettait réellement en place : maîtrise d’œuvre en interne des services, complément budgétaire des autres partenaires financeurs (Région et Département), mise en place de chantiers d’insertion pour certaines parties du chantier, auto-construction et réemploi validés par un bureau de contrôle…
En 2017, la DRAC retire son soutien financier prétextant l’absence de normes ERP.
2018 : la métropole achète le lieu et vote les travaux en 2019
2018 : « l’Achat du lieu 12 rue Ferdinand Lassalle pour Mix’Art Myrys, assorti de travaux de mise en conformité aux normes ERP » est voté par le conseil métropolitain. En revanche, le budget travaux, lui, n’est pas voté. Seul le montant de l’achat est signifié. Un budget pour ces travaux est évoqué au Collectif de 3 Millions €, puis de 3, 4 Millions €, l’élu Culture considérant que 400 000€ avait été économisés sur l’enveloppe prévue pour l’achat.
Les discussions avec Toulouse Métropole sur le budget débutent. Un proposition est faite à Mix’Art Myrys de mettre en place un appel d’offre pour une Maîtrise d’ouvrage déléguée auquel pourrait répondre le Collectif. Le collectif se dit prêt à candidater. Toulouse Métropole remet en question cette proposition.
Parallèlement à l’achat du lieu, Toulouse Métropole propose une convention de mise à disposition du Collectif se basant sur une fausse déclaration : « le bâtiment mis à disposition est aux normes code du travail»
Depuis 2005, Le collectif alerte Toulouse Métropole sur l’absence de telles normes et leur a signifié que cela rendait la convention en question impossible à signer. Le collectif reste ouvert à toute modification.
2019 – février : Toulouse Métropole décide de financer les travaux en signant le Contrat Territorial Pyrénées/Méditerranées – Occitanie – Toulouse Métropole 2019/2021 dans lequel est inscrit Mix’Art Myrys pour sa mise en conformité avec un budget à hauteur de 4,4 Millions € mais ne prévient pas le collectif.
Le collectif en est informé. C’est une journaliste de Mediacités qui le révélera à Mix’art Myrys quelques mois plus tard. Aussitôt le Collectif félicite l’élu Culture M. Francis Grass et Toulouse Métropole de cette avancée sérieuse et propose de se mettre au travail toutes et tous ensemble.
Aucune réponse ne sera donnée aux nombreuses sollicitations du collectif.
2020 : la métropole stoppent les subventions et ferme le lieu en 2021
2020 – décembre : Le conseil métropolitain vote les subventions 2021 aux nouveaux Territoires de l’art. Contrairement aux 15 dernières années, la proposition de vote exclut Mix’art Myrys sans même le mentionner ou en indiquer la raison.
Le budget est voté à l’unanimité, la métropole vient de couper les subventions de Mix’art Myrys et n’en informera pas l’association.