Un projet des artistes Mado RODRIGUES et Diane TROUILLET mené avec les élèves de grande section de l’école Guillaumet à Toulouse
Mars-Juin 2021
Explorer nos liens au vivant humain et non humain en ville. En créant ensemble, les enfants découvrent le Bio/Art, observent et questionnent ce qu’est la nature, ce qui nous entoure et nous constitue. Ils fabriquent leurs propres peintures naturelles avec des végétaux, des minéraux et des bactéries. Ils choisissent leurs supports en papier recyclé, ensemencé, découpé… une façon de se saisir des enjeux qui constituent la composante environnementale.
Ce parcours a abouti à une exposition collective des travaux des enfants dans la cour de l’école. Autour d’un arbre est apparue « la super cabane magique » ! Et en effet, ce fût un peu magique avec de belles réalisations, des rires et … des escargots comme invités !
« Nous avons choisi ensemble les travaux pour créer une exposition collective, visible hors des murs de l’école, dans la cour, pour que nos familles puissent l’observer. Nous proposons donc cette cabane sur le thème de l’arbre de la liberté. L’arbre symbole de liberté sous la révolution française mais aussi celui de l’artiste Niki de Saint Phalle. Les formes sont découpées dans des papiers peints par les enfants à la manière d’Henri Matisse. Enfin, nous avons invité des escargots pour qu’ils fassent des traces comme dans les œuvres de Michel Blazy. Cette cabane va permettre aux enfants de regarder le vivant, d’y trouver un refuge, un espace de liberté. La cabane va changer peu à peu en fonction du soleil, des pluies et des escargots qui vont grignoter les dessins. Car c’est aussi cela le vivant : le temps passe et tout se modifie… »
DIANE TROUILLET. Depuis une dizaine d’année, Diane T. explore en tant qu’artiste chercheuse, l’interface entre science, art et technique. Elle questionne la place du vivant dans notre société, la construction de l’image face à la propagande de l’innovation et cultive une certaine résilience/résistance/liberté de création. En développant ses propres médiums vivants, elle expérimente d’autres supports artistiques. Les formes résultantes convoquent l’art éphémère, elles travaillent par elles-mêmes, se transforment de façon aléatoire et échappent au contrôle. www.un-artist.com
MADO RODRIGUES. Née à Toulouse en 1995, Mado Rodrigues est artiste-chercheuse. Après une Licence en arts plastiques, elle s’est formée aux outils numériques en intégrant le Master Technologies Innovantes de l’Université Toulouse II Jean Jaurès. En stage au BIO-Fablab d’Artilect durant sa formation, elle réalise un élevage automatisé de vers soie en gardant le cycle complet de l’insecte, dont découleront différents travaux artistiques. Actuellement en doctorat, elle poursuit ses recherches avec des êtres vivants non-humains dans une thèse intitulée « Animé ou inanimé, une recherche plastiques sur nos liens au(x) vivant(s) » sous la direction de Marion Laval- Jeantet.
Sensible aux enjeux qu’apportent les biotechnologies, Mado Rodrigues met en scène des dispositifs faisant cohabiter système électronique et matières organiques. Elle explore le vivant (des vers à soie, du mycélium ou des bactéries) comme matériau afin de questionner notre rapport à l’éthique et au progrès. Se joue alors une ambiguïté aussi bien poétique que critique.
Le Passeport pour l’Art est un dispositif d’éducation artistique et culturelle de la ville de Toulouse qui favorise l’accès aux arts et à la Culture en mettant en contact les élèves et les artistes. Malgré le confinement, les covideries, la fermeture de Myrys nous avons maintenu les séances car travailler sur le vivant est une forme de résistance à l’entropie !