Mix’Art Myris est la survivance de nombreux lieux d’expérimentations sur Toulouse et, de part sa singularité qui mêle l’artistique, le politique et le social, un lieu unique.
Quand de nombreux lieux sont contraints par leur cahier des charges à n’accepter que peu de monde, Mix’Art reste la porte ouverte au possible (tant en matière de création que de diffusion).
Et une fois la porte poussée, malgré l’âpreté des lieux, ce sont de véritables moyens mis en œuvre pour accueillir les artistes. Tu inscris ce que tu es venu faire dans ce qui se fait ici. Et ce qui se fait ici te donne de l’élan pour imaginer un ailleurs. On est loin des formats qu’imposent les labels. Ça circule entre intérieur et extérieur. J’ai eu l’occasion maintes fois d’y aller pour répéter un spectacle qui, sans l’aide de Mix’Art, n’aurait pas vu le jour. Parce que t’es pas largué comme ça au milieu d’un hangar : c’est une vraie relation, un vrai échange qui a lieu.
Il y a une permanence dans l’esprit, où que Mix’Art se soit installé. Et ça aussi c’est unique et ça doit se préserver.
Pour moi l’expérience à la Préfecture a été déterminante, à un moment où, sortant de formation théâtrale, je ne savais pas trop où aller. Que me proposait l’ANPE à l’époque, même si son équipe était compétente et bienveillante ? Pas grand-chose, si ce n’est des encouragements à continuer… Qu’est-ce que tu fais quand t’as le désir de faire du théâtre et que tu n’as aucun endroit pour répéter ? Avec qui t’échanges, plein de tes techniques acquises ? Rien ! Tu marnes en espérant tu ne sais quoi.
Et là tu as l’occasion de faire ce que tu veux, à toi de proposer. Déjà t’as une salle pour créer, t’es pas seul, t’attends plus. Et ça bouillonne, ça se confronte, ça s’organise pour créer. T’écoutes, t’apprends de celleux qui ont plus d’expérience. Et ça, ça te forge un regard, ça te donne une vision. C’est une culture, une culture du commun, un endroit imprenable qui reste inscrit en moi.