Communiqué de presse du collectif Mix’Art Myrys – mardi 8 mars 2022

S’agirait-il d’ultimes manœuvres de Toulouse Métropole contre Mix’Art Myrys, pourtant qualifié d’intérêt métropolitain depuis 2005 ?

Par un projet de délibération appelant un vote ce jeudi 10 mars, Toulouse Métropole entend vendre l’immeuble situé 12 rue Ferdinand Lassalle, là précisément où le collectif Mix’Art Myrys est installé depuis 2005.

La forme interroge : le vote concernant la vente du bâtiment, toujours utilisé par Mix’Art Myrys, est en effet transmis au Bureau de la Métropole. Cette délégation de vote au Bureau concerne ordinairement des votes d’ordre techniques, supposés ne pas faire débat politique. Les votes sinon donnent lieu à un débat au sein du Conseil métropolitain dans son ensemble.

Contournement des débats

Ce vote stipule ainsi que Toulouse Métropole n’a pas de projet d’intérêt métropolitain sur ce bâtiment (« la pertinence de la détention de l’immeuble pour l’exercice des compétences de Toulouse métropole n’est pas établie »). Pourtant Mix’Art Myrys est qualifié d’intérêt métropolitain depuis le milieu des années 2000, œuvrant au bénéfice de la collectivité, des artistes, des habitant-e-s. Qualifié d’intérêt métropolitain au titre des Nouveaux Territoires de l’Art, de même que L’Usine à Tournefeuille et la Grainerie à Balma. Or, de la même manière qu’aucun débat n’avait été organisé concernant l’abandon des subventions à l’association fin 2020, aucune délibération à ce jour n’est venue remettre en question au sein du Conseil cet intérêt métropolitain.

Rétention d’informations

Par ailleurs, si le contenu du vote, par le choix de sa forme, évacue Mix’Art Myrys, il ignore également le fait que ledit bâtiment est touché par un contentieux. Contentieux que nous avons été contraints de lancer contre Toulouse Métropole, face au refus de dialogue que celle ci imposait. Nous mettons ainsi Toulouse Métropole en demeure de réaliser les travaux de mise en conformité auxquels elle s’était engagée, en 2018, lors du vote d’achat du lieu « pour reloger de façon pérenne Mix’Art Myrys ».

À ce jour, les élu.e.s n’ont pas été informé.e.s de la procédure en cours. Celle-ci est pourtant assortie d’une demande motivée d’indemnités d’un montant avoisinant les 900 000 €, ce qui à priori oblige information auprès de l’ensemble des élu.e.s du Conseil Métropolitain.

Exigence démocratique

Nous nous interrogeons donc, légitimement, sur cette façon de contourner les débats et de restreindre l’information, celle-ci ne relève-t-elle pas d’une instrumentalisation des institutions, d’une instrumentalisation des élu.e.s, et d’une instrumentalisation des compétences régaliennes de la Ville. Car en effet Toulouse Métropole vendrait à la Ville de Toulouse pour un projet de groupe scolaire. Évidemment Utilité Publique incontournable que celle d’une école, mais pourquoi l’opposer à celle, tout aussi légitime, d’un projet artistique et culturel relevant des communs, qui fait ses preuves depuis plus de vingt-cinq ans ? 

Nous serions bien sûr preneurs de l’étude préalable réalisée par la Ville de Toulouse pour ce projet d’école.

Parallèlement, dans ce contexte, nous apprenons que l’avocate qui défend les intérêts de Toulouse Métropole dans notre contentieux, et qui devait présenter ses conclusions le 3 mars dernier, a préféré faire une demande de report.

Ces manières de faire ne sont pas à l’honneur d’une collectivité publique, ne sont pas à la hauteur des enjeux démocratiques qu’exige notre époque contemporaine, ne sont pas dignes des valeurs mêmes de la République Liberté, Égalité, Fraternité.

Crédit Tarik Yaici